Voilier virtuel pour la Corse

J’ai largué les amarres de mon petit voilier virtuel pour la Corse.

Avec un ami, nous avons exploré cette île aux paysages époustouflants. Montagnes majestueuses, plages de rêve et vastes plaines se sont offertes à mon regard émerveillé. Connaissant bien la région, mon compagnon de voyage m’a guidé à travers ces merveilles, et j’ai été éboui.Hors saison, sous un ciel clément, la Corse s’est dévoilée dans toute son authenticité, loin des flots de touristes. Rien ne venait troubler la vue ni la réflexion, seulement des rencontres avec des Corses fiers, à juste titre, de leur terre. Lagunes, étangs, îles… Chaque découverte a été un réel plaisir.

Mais ce voyage a révélé les failles de mon petit voilier, m’enseignant de précieuses leçons pour l’avenir. Un sentier, une glissade, un claquage sévère et, bien avant la panne totale de mon smartphone (englouti sous l’eau), des imprévus ont bouleversés « l’ordre des choses ».

Heureusement, l’amitié et l’entraide ont été au rendez-vous. Ces épreuves ont révélé la force des liens humains. Mon compagnon de route, véritable perle, m’a soutenu sans hésitation, me rappelant l’importance de l’empathie et du partage.

Moi qui vis seul, mais qui ne suis pas pour autant un navigateur solitaire par choix, j’ai mesuré combien l’empathie, l’échange, la solidarité et la présence de l’autre peuvent être sources de force, de réflexion et d’émotion.

Alors, en cette période de mon existence s’ouvrant à la retraite, une question se pose: est-il encore possible de tisser de vraies relations ? Le vécu, avec ses joies et ses blessures, nous permet-il encore d’oser la rencontre ? Combien d’occasions, combien de hasards faut-il pour trouver l’or caché dans les méandres de la rivière du temps ?

Le claquage se soignera. Il n’y a pas « mort d’homme ». Le matériel sera remplacé, et ces aléas deviendront, avec le recul, de savoureuses anecdotes à partager. Quant à mon voilier, je saurai mieux l’équiper pour de futurs horizons.

Dans cet ultime océan de mon existence, je choisis de croire que l’impossible est encore possible. Rêveur, irréaliste peut-être, mais qu’importe. Pas après pas, le moment venu, la rencontre se dévoilera d’elle-même autant pour les relations actuelles que futures.